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16 février 2007

Guenièvre, l’Enfant Reine, par Nancy McKenzie

gueni_vre

Etant donnée que j’affectionne énormément les histoires traitant de la légende arthurienne depuis la première que j’ai découverte étant enfant (« Merlin l’Enchanteur » de Disney xD), je n’ai évidemment pas hésité lorsque j’ai découvert ce livre de poche à la couverture attirante intitulé Guenièvre, l’Enfant Reine. En plus, je bénéficiais d’une réduction et il fut donc vite mien !

Donc, l’auteur, Nancy McKenzie… Je ne la connaissais pas, il se trouve que c’est une auteure américaine passionnée par la légende arthurienne qui décida donc il y a quelques années d’en offrir une nouvelle version dans Guenièvre, l’Enfant Reine et sa suite intitulée Guenièvre, la Reine de Bretagne. Je n’ai pas encore lu le second volet, donc je me contenterai d’évoquer ici le premier tome. Cette version romanesque de 733 pages est rédigée à la première personne. Nous avons donc affaire à une sorte de journal intime de cette reine légendaire à travers laquelle se dessine toute l’épopée arthurienne.

Nombreux sont les historiens et les conteurs ayant contribué à la tradition arthurienne. Et c’est en s’en inspirant avec intelligence et talent que Nancy McKenzie a bâti son travail, nous offrant un superbe roman. J’avais déjà beaucoup aimé la saga de Marion Zimmer Bradley traitant également de l’épopée arthurienne d’un point de vue interne, mais là, c’est encore mieux ! C’est pourquoi je conseille ce roman de Nancy McKenzie à tous, déjà comme moi amoureux d’Arthur, Guenièvre, Lancelot et de ces autres personnages mythiques, ainsi qu’à ceux qui ne connaissent pas encore très bien la légende arthurienne… Car ce livre est vraiment trop bon pour découvrir ou redécouvrir le mythe d’Arthur à travers celle qui en provoqua indirectement la chute…

L’histoire commence, tout naturellement, avec la naissance de notre héroïne. « Elle deviendra la plus grande reine de Bretagne mais trahira son roi avant d’être elle-même trahie… » C’est avec cette terrible prophétie qui la poursuit depuis le jour de sa naissance, que la petite Guenièvre, fille du seigneur Léodagan, grandit au pays de Galles. A la mort de son père, Guenièvre part vivre dans le royaume de Gwynedd, élevée par son oncle et sa tante ; le roi Pellidor et la reine Alyse auprès de sa cousine Elaine. Malgré leurs différents et les caprices d’Elaine, Guenièvre est attachée à sa cousine qui est sa seule amie. Et en grandissant dans ce pays paisible de forêts et de montagnes, les deux petites filles s’intéressent aux exploits du haut roi Arthur, le fils d’Uther Pendragon, et sont bercées par les récits de ses batailles contre les Saxons. Tandis que pour Guenièvre, il n’est qu’une figure lointaine, il est bien plus qu’un simple intérêt pour Elaine qui n’a qu’un rêve, un but : épouser le roi Arthur. Mais le destin en décidera autrement car c’est Guenièvre qui finit par être désignée pour devenir sa femme et ainsi, la haute reine de Bretagne. Elle rencontre à cette occasion celui que son cœur devait chérir à jamais : Lancelot, fidèle d’Arthur, pour l’emmener auprès de son futur époux… Le destin incroyable de la jeune Guenièvre s’ouvre ainsi et, entre rêves, malédictions, amour, haine et trahisons, nous plonge dans une épopée totalement folle…

Comme d’habitude dans les adaptations de ce récit mythique, les histoires, les lieux et les liens de parentés varient, les auteurs profitant du flou de l’histoire originale pour broder à leur guise, et je dois dire que dans cette version de Nancy McKenzie, tout s’enchaîne et concorde à merveille.

L’écriture est parfaite, à la fois simple pour nous captiver sans souci, et élégante pour correspondre avec l’esprit et l’époque de l’histoire. Le tout joliment raconté à la première personne, à travers les yeux de Guenièvre. Un début un peu lent mais on tombe très vite totalement sous le charme de l’histoire et c’est pourquoi, ce livre qu’au début je ne voyais que comme une simple lecture sympathique, est devenu une drogue dont je n’ai pas réussi à me passer avant de l’avoir totalement achevé ! Je le dévorais dès que j’avais une minute à moi. Dans le train, avant d’aller dormir, entre deux cours… partout, sauf dans la rue (dans une ville comme Metz j’ai bien fait de ne pas m’y risquer histoire de ne pas finir écrasée :p) Cela faisait plusieurs livres de suite que je n’avais pas retrouvé cette sensation délicieuse, celle d’être tellement ancré dans l’histoire et dans ses personnages que l’on ne peut qu’être frustré lorsque l’on doit s’en détacher. C’est le genre de livre qui nous passionne tellement que l’on voudrait ne pas avoir la fin et que l’on soupire de frustration à mesure que l’on touche à la dernière page, alors que l’on a l’impression d’avoir encore tellement d’aventures à vivre avec ces merveilleux personnages qui nous font vivre tant d’émotions… L’intrigue est bien menée, la trame passionnante et les chapitres s’enchaînent avec fluidité et un grand plaisir, chaque page se tournant avec tant de hâte pour découvrir la suite… On ressent les sentiments de manière très forte à travers les yeux de celle que l’on surnommait Gwen…

La première partie, celle où Guenièvre et Elaine grandissent Gwynedd, est un peu longuette mais essentielle, sans longs détails forts ennuyeux. Cela nous apprend à bien connaître ces deux demoiselles à travers ce qui leur arrive dans leur vie de tous les jours, alors qu’elles ne sont que de jeunes adolescentes, et à amener l’histoire. La seconde partie est bien plus intéressante, avec les premières années de Guenièvre à Camaalot en tant que reine, avec l’arrivée déterminante de Lancelot dans l’histoire, suivie de celle d’Arthur…

Au fur et à mesure que nous avançons dans le livre, nous apprenons à connaître les personnages et l’on s’attache à eux. On discerne au fil des pages la personnalité de Guenièvre en particulier – puisque nous vivons l’histoire à travers elle – découvrant à quel point elle est une jeune fille courageuse, sensible, humaine, avec une grande noblesse intérieure. Nous découvrons également le personnage important qu’est Elaine à travers ses caprices, sa jalousie et son désespoir. Et bien entendu, les deux personnages clés que sont Arthur et Lancelot. Le fait de ne voir Arthur que cité dans la première partie ne le rend que plus intéressant comme personnage et l’on meure d’envie de le voir enfin en chair et en os, tant il paraît inaccessible pendant une bonne partie du récit. Et on voit bien à travers toutes les pages où il présent, à quel point c’est un roi bon, juste, compréhensif et généreux, autant que Lancelot est un homme dévoué, fidèle, courageux et valeureux. D’autant plus qu’il est toujours mon personnage favori dans l’épopée arthurienne et je l’aime encore plus désormais. Et je n’oublie pas tous ces autres personnages mythiques et géniaux comme Merlin, Morgane, Viviane, etc…

Toute cette aventure vue à travers les yeux de Guenièvre est réellement prenante et magnifique et tout est tellement captivant… Son mariage avec le roi, son amour interdit avec Lancelot, sa rivalité avec Elaine, ses débuts en tant que reine… Le tout parsemé de magie et de fantaisie médiévale, avec de l’aventure, de la romance, des aventures haletantes… Et  bien sûr on retrouve également, à ma plus grande joie, le trio amoureux Arthur/Guenièvre/Lancelot qui est ici très bien mené, avec cohérence et beaucoup d’émotion. On sent la torture qu’endure Guenièvre – d’ailleurs on en vient à ressentir tout avec elle – ainsi que ce qu’éprouvent de leur côté les deux hommes de sa vie. La version de cet amour est ici merveilleusement bien écrite. Et j’aimerais faire partager le passage que j’ai adoré et que je trouve absolument magnifique et émouvant ; celui où, juste avant de la mener à Arthur, Lancelot avoue ses sentiments à Guenièvre :

            « Nous nous regardâmes longuement. La tristesse qui se lisait sur son visage me brisa le cœur, mais il n’y avait rien à faire.

Je suis venu pour vous dire… commença-t-il, puis il s’arrêta net. J’ai énormément apprécié votre compagnie, je trouve que vous êtes la femme la plus courageuse que j’aie jamais rencontrée, et la plus courtoise aussi. Je sais que ce qui va arriver est une épreuve difficile, mais je souhaite vous assurer, Gwen, que vous l’aimerez autant que nous tous. Vous verrez, cela se fera naturellement et vous n’y pourrez rien, pas plus que nous. Vous savez bien que je vous aime, Guenièvre, et que je serai toujours à votre service, quelles que soient les circonstances. Mais pour le bien d’Arthur, nous ne pouvons pas…

― Oh, mon Lancelot, murmurai-je. Cela me tue de devoir vous dire adieu ! Je ne peux rien y faire, moi non plus ! Lancelot, je vous aimerai jusqu’à la fin de mes jours.

            Je fus surprise par mes propres paroles : c’était vraiment la dernière chose que je souhaitais lui dire. Lancelot baissa la tête pour se glisser sous l’encolure de la jument et se précipita vers moi. Il me prit dans ses bras. Heureusement que nous étions cachés par le brouillard matinal, car il m’embrassa passionnément. Quand il disparut, je restai là, le souffle coupé, appuyée contre ma jument, tremblante, l’âme en peine. Je ne savais pas comment j’allais pouvoir vivre. J’étais sans défense contre Lancelot. »

Au niveau du genre en lui-même, bien que cela ne soit pas une histoire de Fantasy au sens propre du terme, la magie est omniprésente, dans cet univers médiéval enchanté, avec toutes ces malédictions, ces prophéties et cet aspect fantastique suggéré… Et il y a tellement de scènes géniales… Celles où Lancelot et Guenièvre s’embrassent pour la première fois tout en sachant qu’ils ne peuvent pas s’aimer, que je viens de citer… Le départ de Guenièvre pour Camaalot… La nuit de noces d’Arthur et de Guenièvre (d’ailleurs le moment où Arthur se coupe le doigt volontairement est magnifique… je l’aime !) Le combat d’Arthur contre Méléagant… La trahison finale d’Elaine… Les scènes d’aventures, de quêtes, d’amour, de complots… Le tout est merveilleux et je ne me suis ennuyée à aucun instant, au contraire, je ne pouvais pas en sortir !

C’est donc avec un immense talent que Nancy McKenzie a su s’inviter dans ce vénérable et immortel récit pour un roman délicieux sur la première partie de la vie de la reine Guenièvre que je ne suis pas prête d’oublier… J’en garde des étincelles pleins les yeux et je suis tellement heureuse d’être tombée par pur hasard sur ce roman… Cette merveilleuse sensation, celle qu’on l’on éprouve lorsque l’on renferme un livre en caressant la couverture tout en revivant les plus beaux moments du livre, ne me quitte plus. J’ai l’esprit plein de Lancelot, d’Arthur, de Camaalot, de tournois d’épées, de belles robes médiévales, de paysages bretons… Un roman incontournable pour tous les passionnés de la Table Ronde ! Spécialement les filles qui sauront se retrouver à travers le personnage très attachant de Guenièvre. Je vais de ce pas dévorer le tome 2 qui y fait directement suite… J'ai hâte, héhé…

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Commentaires
I
salut!!j'ai 16 ans et moi aussi j'adore la légende arthurienne.j'ai lu les deux tomes de nancy mc kenzie et je les trouve géniaux.Guenièvre est mon personnage favori et je trouve très bien de la mettre un peu en valeur etant donné qu'on la montre souvent comme une idiote qui a trompé son mari.j'aime beaucoup ses rapports avec arthur car elle ne sait jamais au début comment s'y prendre avec lui de peur de le mettre en colère.je conseille vivement ces livres.
R
Je fais un petit tour par chez toi...<br /> <br /> je te souhaite une bonne fin de semaine, Rico
Oº°‘¨ ŊεVεяLąηD ♣ Cℓoςε γoųr εyες bųŧ kεεp γoųr miŋd ωidε opεŋ... ¨‘°ºO
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