Un jour viendra, je partirai…
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C’est assez curieux car en m’inscrivant en fac d’anglais - qui est tout de même une langue qui ouvre pas mal de portes sur le monde - je pensais trouver davantage de personnes comme moi.
Des personnes comme moi passionnées de découvertes et de voyages.
Etant donné que j’ai choisi une filière favorisant les voyages ou même le travail dans pas mal de pays étrangers, je pensais que je rencontrerai beaucoup de personnes qui comme moi rêvent de découvrir le monde.
Parce que même si mon futur métier est encore un petit peu flou dans ma tête, je sais que ce sera dans l’enseignement et à l’étranger.
Prof de français dans un pays anglophone…
Prof d’anglais dans un pays francophone étranger…
Institutrice dans un pays étranger qu’il soit anglophone ou francophone…
Pour mon compte ou dans une école.
Et ailleurs.
Même dans plusieurs ailleurs si possible.
Mais même si certains partagent le même genre de rêves évasifs que moi, la plupart répondent tous la même chose lorsque je leur demande ce qu’ils voudraient faire plus tard.
Prof d’anglais.
En France.
De préférence dans la région.
Le paradis pour eux étant d’avoir si possible leur travail dans la même ville qui les a vus naître.
Je ne critique absolument pas, bien sûr, je respecte et je trouve même ça bien, mais encore une fois je prends conscience de mon décalage.
J’ai toujours désiré partir visiter des pays étrangers et même y vivre une fois mes études achevées.
Les destinations ont souvent changé de même que le métier que je voulais y exercer mais l’essentiel ; cette envie de découvrir le monde, est elle toujours restée intacte.
Quand j’étais plus jeune et que je prévoyais déjà de quitter la France, tout le monde me disait : « Tu es encore trop jeune pour savoir ce que tu veux, tu as envie de tout voir, mais tu verras que tu n’auras plus envie de partir, plus tard. »
Mais pas du tout, au contraire, l’envie croît, au fur et à mesure que je gravis les échelons qui m’approchent de mon but, à savoir en premier lieu, ma licence d’anglais l’an prochain.
Ce n’est pas un rêve puéril d’une gamine qui croît naïvement que l’herbe est plus verte ailleurs, par exemple comme toutes ces petites ados fans du Japon qui veulent y vivre car elles se l’imaginent comme un pays rose et merveilleux où rien ne va jamais mal.
D’ailleurs, je n’ai même pas de destination précise en tête, tant j’ai la soif de découvertes ! Quoique j’aie une très forte attirance pour le Royaume-Uni et le Canada…
Ce n’est pas la quête désespérée d’une vie meilleure ou même totalement différente de celle que j’ai en France, qui m’attire, car on reste sur la même planète après tout, d’ailleurs pour tout dire je n’ai rien contre la France et je m’y sens même assez bien.
Mais moi, ce qui m’attire, c’est de découvrir d’autres cultures, d’autres civilisations et être au cœur d’une autre histoire, différente du monde qui m’a vue grandir.
Mais pas seulement découvrir tout ça lors d’un voyage, mais en y vivant, tout simplement pour en faire partie, et avoir l’impression étrange et merveilleuse, d’avoir 2 maisons.
Par « maisons », j’entends « pays » et c’est ça que je trouve fabuleux, pouvoir se sentir chez soi à plusieurs endroits, malgré la différence de culture qui peut exister entre ceux-ci.
Et j’avoue que c’est le fait de marquer ma différence qui m’attire aussi car, vivant à l’étranger, je serais forcément différente des autres, de par ma culture, mon éducation et même mon accent, certainement…
En fait, ce que je veux dire pour résumer, c’est que je veux avoir la sensation, dans ma vie, d’avoir vécu plusieurs vies…
Parce que j’ai une soif de liberté et de découvertes complètement folles.
Bien sûr, je ne resterai certainement pas une aventurière jusqu’à la fin de mes jours, car je pense que chaque être humain doit ressentir le besoin, un jour ou l’autre, de se poser.
Peut-être aurai-je l’occasion de vivre dans plusieurs pays avant de trouver celui dans lequel je voudrai m’installer pour de bon, ce qui serait génial, ou bien n’avoir connu que celui-ci et la France, ce qui serait bien aussi, même si entre temps je continuerai mes petits voyages culturels.
Parce que le monde fourmille de richesses qu’il me tarde de découvrir.
En tous les cas, je n’aimerais pas vivre et mourir dans le même pays qui m’a fait naître et grandir, c’est trop… je ne trouve pas de mot exact pour expliquer ce que je ressens mais rien que d’y penser, je trouve ça triste.
Je trouve ça triste pour moi-même seulement car beaucoup personnes le font et sont très heureuses ainsi, ayant des rêves et des aspirations totalement différents des miens ce qui est normal (certains aspects de ma vie peuvent sembler banals à d’autres aussi), mais me concernant, j’ai toujours su que ma vie tournerait autour des voyages et que j’aurai envie d’en changer radicalement au moins une fois dans toute ma vie.
C’est tellement plus intense de vivre ainsi et le temps passe d’une toute autre manière.
Rien que de repenser à ma découverte culturelle de l’Angleterre à travers Cambridge l’an dernier…
Ça n’a duré que 7 jours mais c’étaient 7 jours si intenses et riches, si pleins de découvertes que ce sont 7 jours dont je me rappellerai toute ma vie, avec chaque détail, chaque personne, alors que 7 jours ordinaires à rester chez moi, oscillant vaguement entre la maison et les sorties tout en voyant les mêmes choses que je vois depuis 20 ans… je les oublie tous et Dieu sait comme il y en a des jours comme ça !
Alors pourquoi ne pas occuper ma vie de manière plus excitante et riche, avec le plus possibles de ces jours neufs et intéressants ?
C’est l’une des certitudes que j’ai eu cette année, durant cette année 2006 durant laquelle j’ai indéniablement changé et évolué.
Où mes rêves ont enfin eu un but précis.
Où j’ai su ce que j’allais faire de ces rêves et envies.
Je resterai toujours attachée à la France où j’aurais vécu tellement longtemps et je ne compte pas l’abandonner bien sûr, j’ai ma famille adorée qui y restera certainement, de même que mes amis, mais j’ai vraiment le sentiment que mon destin est ailleurs et c’est pourquoi j’ai grande hâte que mes études se terminent pour que j’aie enfin l’occasion de le découvrir.
Restent 3, 4, peut-être même 5 ans, mais je partirai.
Ça, j’en suis sûre.
Même si j’aime la France, je partirai au large, uniquement armée de ma soif de découvertes et de liberté.
Après tout, nul n’a besoin de maison quand il a l’horizon.
Et moi je veux l’avoir.