Goodbye, my blue nights…
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.Le fait de chercher du sens en tout,
Est-ce vraiment important ?
Lorsque l’on sait que le moment vécu est éphémère,
Et que l’on en a conscience,
Que peut-on faire d’autre si ce n’est en profiter un maximum ?
Sans penser au lendemain, à ce qu’il adviendra.
Il y a plus de six ans déjà…
Six ans qu’il représente une partie de mon univers,
Une toute petite partie, enfouie dans le tiroir des amours de mon adolescence,
Dans un coffre secret de mon cœur,
Que je n’ouvre qu’en de rares occasions et à chaque fois non sans conséquences,
Il demeure en général bref et fugitif,
Pas de rêveries interminables,
Juste une ombre, une voix, un regard céruléen,
Ou le souvenir fugace d’un baiser, d’une caresse…
Je pense à lui tous les jours,
Rien qu’une seconde de lumière, rien qu’un instant de nuit,
Rien qu’un soupir nostalgique,
Rien qu’une larme dans mes yeux,
Quand son image survient comme ça,
Sans prévenir,
Quand mon atmosphère se parfume de son odeur,
Comme une braise dans l’obscurité,
Comme une éclipse le jour…
Et un tel souvenir est douloureux,
Car je n’aime que lorsque l’univers des sentiments que l’on tisse,
Se définit au-delà de ces notions arrêtées,
Une relation qui se passe de mots, de serments,
Qui se vit… tout simplement…
Comme c’était le cas avec lui, avant…
Six ans de cette petite partie d’amour enfouie et rarement révélée,
Six ans passée à espérer timidement,
Six ans à y penser,
Souvent ou juste de temps en temps,
Car il est loin,
Et la passion et les profonds sentiments du début se sont mutuellement endormis,
Pour se réveiller au fil des années, de temps en temps, juste le temps d’une discussion virtuelle,
Où de brèves déclarations survenaient, avec l’impossibilité de stopper la discussion avant des heures,
L’évocation de nos beaux souvenirs,
La perspective d’une nouvelle fois…
Des attentions qui me faisait mal mais qui me rendait tellement heureuse à la fois,
Puis il y a eu cette nouvelle fois qui a fougueusement ranimé la flamme,
Qui nous a refait tomber amoureux l’un de l’autre le temps d’une minute,
Après cinq ans,
Et m’a laissée en miettes une fois encore,
Et par la suite, qu’est-il advenu ?
Les conversations ont changé,
Distance, nonchalance et un soupçon d’indifférence
Et j’ai enfin compris,
Le garçon de quinze ans qui était fou amoureux de moi avait grandi,
Il avait lui aussi nourri une grande affection pour moi durant toutes ses années,
Mais à présent à presque vingt-deux ans,
Il était un homme, détaché de ses anciens amours,
Et pour qui la petite Française à qui il envoyait des lettres d’amour en anglais n’était plus qu’un souvenir volage,
Doux, mais lointain,
De mes yeux sombres qui lui avaient tant plu à ma petite voix fluette à l’accent français,
Il ne reste plus qu’un vague souvenir, dont il n’a plus réellement besoin
Quand je cours à ma fenêtre pour voir si par hasard il viendrait à moi,
Il n’est jamais là.
Et c’est là que j’ai compris que je n’avais plus à ses yeux la même importance qu’avant,
Et que ce qui m’avait empêchée de me libérer moi aussi était le fait de penser que pour lui, c’était toujours pareil,
Que je l’avais également sans doute malgré moi idéalisé, et mythifié la force de notre lien si spécial…
Cette révélation m’a fait plus de bien que de mal,
Car à présent, je peux enfin avancer,
Et lui donner l’importance qu’il a réellement,
Un premier amour,
Tout simplement,
Ni plus,
Ni moins.
Et qu’au fil du temps qui s’écoulera encore,
J’oublierai progressivement sa voix, son visage…
Je ne pourrais jamais entièrement omettre son souvenir,
Car on n’oublie jamais son tout premier amour,
Surtout lorsqu’il nous a tellement hanté,
Mais je peux désormais aller de l’avant,
Pour la toute première fois,
Il restera dans ma vie, mais plus à la même place,
Il m’aura fallu plus de six ans pour finalement en faire le deuil,
Mais j’ai le courage de le faire, à présent.
Aucune relation n’est parfaite et peu importe qu’elle soit amoureuse, familiale, ou amicale,
Et dans la vie, tout passe.
La seule chose qui compte c’est d’apprécier les choses à leur juste valeur autant qu’on le peut,
Autant qu’elles sont là.
J’ai profité de cette belle relation, si particulière et si intense et j’en chérirai toujours le souvenir,
Mais je dois cesser de me raccrocher avec une telle intensité au passé,
Pour penser pleinement à ce qui m’attend maintenant,
Et avoir le cœur libre et insouciant,
Car tout change, et le bonheur d’hier ne sera pas celui du lendemain, un de ces jours dans l’avenir,
Un de ces lendemains…