In a Fantasy world
La plupart des romans que je présente ici sont des œuvres fantastiques, de fantasy souvent. Ayant presque achevé mon année universitaire, j’ai eu envie de m’offrir quelques lectures de ce genre, à présent que j’ai davantage de temps. Après quelques livres commencés directement en librairie (car je suis en général incapable d’acheter et de terminer si le début ne m’accroche pas), je me rends compte que les bons livres de fantasy jeunesse se font rares, trop rares. Je vais de déception en déception à chaque nouvelle lecture commencée. A peu de choses près, c’est toujours la même histoire, ou presque. Un autre monde à la politique très simpliste dans lequel règne un grand méchant à éliminer, une atmosphère souvent médiévale Européenne, un Elu, les créatures mythologiques habituelles… En brefle, des réécritures du Seigneur des Anneaux à l’infini, et j’en ai eu assez. Je sais que la fantasy est justement un genre mal considéré en raison de tous ces clichés et de tous ces navets et pâles copies qui sortent chaque année en raison de l’engouement pour ce genre (comme en ce moment avec tous ces romans sur les vampires), mais c’est pourtant celui qui me fait le plus rêver… lorsque le livre en vaut la peine. Et trouver de la fantasy qui soit à la fois originale, bien écrite et prenante, cela devient rare. Ou s’il y a des clichés, au moins tenter de les transcender en nous offrant davantage de profondeur concernant les créatures, les personnages et les évènements. Mes derniers véritables coups de cœur en la matière ont été Inkheart et Léa Silhol et je sais que les bons livres ne manquent pas, mais voir cette invasion de mauvais romans et de plagiats envahissant les rayons, cela me désole.
Je suis libre d’acheter et de lire ce que je veux, me direz-vous, mais la raison pour laquelle cela m’agace autant, c’est que je me suis rendue compte que mon propre roman, que je voulais original, est lui aussi empli de clichés. Et cela me fait me rendre compte à quel point je suis moi-même influencée par ces lectures qui, si elles me plaisent à la base et que certaines continuent à me plaire, sont à présent trop nombreuses sur le même thème et que tout a été fait, tout a été dit. A quoi bon écrire un énième roman de fantasy se déroulant dans un univers médiéval avec une grande quête, empli d’elfes et de fées ? C’est le monde qui me plaît, certes, mais le fait de l’avoir vu si souvent exploité lui a retiré cette magie qui le rendait spécial, à l’époque où Narnia était encore l’un des seuls univers de son genre, par exemple. Et c’est sans doute pour cela que mon roman (appelons-le bribes d’idées à présent) a mis si longtemps à avancer et est demeuré des années au point mort. En plus du manque de temps, inconsciemment, je me rendais sans doute déjà compte que cela n’en valait pas vraiment la peine, dans le sens où mes personnages (la seule force réelle de mon histoire, à mes yeux) valaient mieux que cet univers fade dans lequel je les avais installés. La réécriture valait certes mieux que la première version, mais ce n’était toujours pas ce que je voulais…
Il me faut davantage, à présent. Dans mes lectures comme dans ma propre écriture, je veux du renouveau. Donnez-moi de l’originalité, faites-moi rêver, et inspirez-moi… Je rêve d’un grand Big Bang fantastique, de renouveler mon propre monde, à partir des éléments et personnages auxquels je tiens réellement, mais en éliminant les stéréotypes et en créant mes propres règles, ma propre mythologie…
Une nouvelle fois, je repars de zéro. Mais en sachant réellement ce que je veux, à présent, avec enfin du temps et la motivation réelle pour y parvenir.